Vinci veut faire peur aux Français : pourquoi le prix des péages ne devrait pas exploser
La guerre fait rage entre le gouvernement et Vinci Autoroutes ces dernières semaines, une guerre qui finira devant les tribunaux. Le projet de loi de finances pour 2024 introduit une taxe sur les superprofits entre les grandes concessions autoroutières et les grands aérodromes. Cette taxe devrait rapporter 600 millions d’euros la première année pour financer le plan d’avenir pour les transports. Cependant, les sociétés d’autoroutes réagissent en menaçant d’augmenter considérablement les tarifs des péages à partir de 2025. Le gouvernement rétorque que cela est impossible et que le tarif des péages n’est pas modulable à l’envi.
Le ministre des Transports, Clément Beaune, annonce une hausse globale des tarifs des péages inférieure à 3 % au 1er février 2024, ce qui apporte déjà un certain soulagement aux usagers. En réalité, le prix des péages augmente chaque année en fonction de l’inflation et des investissements, et la taxe n’a aucun effet direct sur les tarifs.
Le gouvernement a introduit une nouvelle taxe qui ne concerne pas seulement les concessionnaires d’autoroute, mais aussi les aéroports. Cette mesure annulerait la clause de compensation prévue dans le contrat entre l’État et les concessionnaires autoroutiers. Cependant, la Sanef estime que 75 % de cette taxe touchera les concessionnaires, un chiffre confirmé par l’exécutif.
Plusieurs sociétés d’autoroute, dont Vinci, risquent d’entrer en contentieux afin de contester ce projet contraire aux contrats de concessions. Vinci prévoit des charges supplémentaires de 260 millions d’euros pour l’exercice 2024, tandis que la Sanef table sur 84 millions. Des menaces de hausse conséquente, d’en moyenne 5 %, sur les tronçons autoroutiers pour 2025 circulent déjà. Cependant, le ministère affirme qu’il n’y aura aucune augmentation des tarifs liée à cette taxe, car les sociétés concessionnaires n’ont pas le droit d’augmenter les prix de manière excessive selon les contrats.
Du côté de l’exécutif, on est indigné par les avertissements des sociétés autoroutières. On estime que Vinci veut faire peur aux Français parce que la taxe ne leur plaît pas. Finalement, si les sociétés d’autoroutes veulent répercuter cette taxe sur les automobilistes, cela devra être justifié devant la Justice, ce qui pourrait prendre beaucoup de temps. En attendant, les concessionnaires devront faire face à une période d’incertitude quant au résultat de ce contentieux.