Pollution et circulation à Bordeaux : vers une ZFE a minima et sans contrôle avant 2027
La zone à faibles émissions sera lancée en 2025 mais ne s’appliquera qu’aux véhicules non classés. Les contrôles n’interviendront qu’à partir de 2027.
Après des mois de débats et de préparatifs, la mise en place de la zone à faibles émissions (ZFE) à Bordeaux le 1er janvier 2025 se révèle décevante. Malgré des intentions louables de protéger la qualité de l’air, la réalisation de cette mesure est critiquée. La ZFE vise à éliminer les véhicules les plus polluants du centre des grandes villes, avec pour Bordeaux une restriction aux véhicules non-classés, antérieurs à 1996, à partir de 2025. Cependant, faute de contrôles effectifs, cette interdiction reste essentiellement théorique jusqu’en 2027. Peu de municipalités envisagent actuellement d’appliquer la mesure, limitant son impact à environ 11 000 véhicules dans tout le département, un chiffre appelé à diminuer naturellement au fil des années.

Le conseil de Bordeaux Métropole a examiné la version limitée de cette ZFE, suscitant des réactions mitigées. Alors que l’État a reculé sur plusieurs points, la Métropole maintient certaines initiatives, telles qu’un « pass ZFE » donnant droit à 24 jours de circulation annuels pour des besoins essentiels, ainsi que des dérogations locales ciblées valables trois ans. Un budget de 13 millions d’euros est alloué pour aider les résidents et les professionnels à remplacer leurs véhicules, en fonction des revenus des ménages et sans obligation de mise au rebut. Malgré ces avancées, des critiques soulignent l’absence de préparation de l’État et le caractère limité de la ZFE, perçue comme un renoncement.

Alors que des questions subsistent sur les prochaines étapes, certains élus estiment que l’État ne durcira pas les restrictions d’accès aux grandes villes avant 2027, année de l’élection présidentielle. Une évaluation de la ZFE est prévue en 2026 dans la Métropole, tandis que des actions locales sont envisagées pour améliorer la qualité de l’air, face à un problème de santé publique majeur. La pollution atmosphérique, responsable de milliers de décès chaque année en France, reste au cœur des préoccupations, incitant à une action continue malgré les défis rencontrés.

Fin.

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