Le deuxième navire de guerre arrivera à Bordeaux à la fin du mois de décembre pour être déconstruit aux côtés du navire « Suffren », dans le port de Bassens. Ce projet consiste à démanteler huit navires de guerre chargés d’histoire qui ont autrefois servi dans la Marine nationale française. Le premier navire, le « Suffren », est arrivé à Bassens le 24 novembre. Le chantier de déconstruction, dirigé par le Service de soutien de flotte (SSF) de la Marine nationale à Brest, durera trois ans et sera opéré par un groupement d’entreprises comprenant Cardem, Snadec Environnement et Sirmet.

La sélection du groupement a été réalisée suite à un appel d’offres européen, avec comme critères principaux les coûts, les délais et les techniques garantissant le respect des exigences environnementales. Selon le dirigeant de Cardem, Nicolas Masson, près de 98% des matériaux des navires seront recyclés. L’amiante sera traitée par Snadec pour être envoyée dans des centres spécialisés, tandis que les eaux contaminées par des traces d’hydrocarbures seront filtrées et traitées. Les coques des navires, une fois découpées dans le port de Bassens, seront expédiées vers les aciéries régionales pour être transformées en ferraille.

Ce projet bénéficie de l’infrastructure du terminal portuaire de Bassens, avec une superficie de 7 000 m² rénovée pour accueillir ce chantier d’envergure. Selon le directeur du Grand Port Maritime de Bordeaux, Jean-Frédéric Laurent, ce projet s’inscrit dans une logique d’économie circulaire et répond à une demande croissante dans le domaine de la déconstruction. Il souligne également que cet outil pourra être utilisé pour d’autres projets de recyclage, tels que la déconstruction des éoliennes offshore.

Une fois transformés en ferraille, les huit navires de guerre reprendront la mer à bord d’un cargo, grâce à la société Sirmet qui exporte déjà de la ferraille depuis le port de Bordeaux vers les aciéries européennes. Les opérations de démantèlement comprendront un diagnostic précis de l’état du navire, un désamiantage et enfin le démantèlement proprement dit. Les deux premières étapes se dérouleront quai, tandis que la dernière aura lieu dans la forme de radoub, une structure adaptée à ce type de travaux.

Ce projet de déconstruction de navires de guerre illustre la volonté de la France de trouver des solutions durables pour la gestion des matériaux et des déchets issus de ces navires désarmés. Il reflète également une prise de conscience plus générale dans le domaine de la construction et de l’industrie maritime, qui prennent désormais en compte la fin de vie des produits dès leur conception.

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