Métropole de Bordeaux : le marché des bureaux neufs va plafonner
La situation du marché de l’immobilier d’entreprise dans la métropole bordelaise est actuellement satisfaisante, mais des signes indiquent que des changements pourraient se manifester à l’avenir. En effet, l’Observatoire de l’immobilier d’entreprise Bordeaux métropole (OIEB) a récemment publié les statistiques de l’année 2023, en collaboration avec l’agence d’urbanisme A’urba.
Malgré les difficultés rencontrées par le secteur immobilier en général, notamment en raison de la hausse des prix des matières premières et de l’inflation impactant les taux de prêts bancaires, le marché de l’immobilier d’entreprise à Bordeaux affiche des perspectives encourageantes. La ville continue en effet d’attirer les entreprises, se positionnant comme la troisième ville de région la plus demandée après Lille et Toulouse, selon l’OIEB.
Les transactions immobilières dans la métropole sont réparties de manière équilibrée géographiquement, avec 31% à l’ouest de l’agglomération, 24% au sud, 23% au nord et à Bordeaux Lac, et 22% sur la rive droite. Le marché des locaux d’activités, dont 75% de la surface est en location, demeure stable sans crise d’offre notable, comme l’analyse Cédric Chaignaud, trésorier de l’OIEB. La plupart des locaux sont occupés par de petites entreprises, dont 60% ont une superficie inférieure à 500 m², et de nouveaux programmes immobiliers continuent de soutenir le dynamisme du marché.
Cependant, malgré cette stabilité actuelle, les perspectives à moyen terme ne sont pas aussi optimistes. Entre 2022 et 2023, le volume de demandes placées a connu une baisse de 20 000 m², atteignant un total de 120 000 m². De plus, la surface de bureaux neufs a également diminué de 30 000 m², passant de 53 000 m² en 2022 à 23 500 m² en 2023. Cette diminution pourrait indiquer un déclin du marché des bureaux neufs, notamment avec la fin prochaine des grands programmes de création de nouveaux quartiers comme Euratlantique, qui a représenté 46% de la demande placée en 2023.
Les autorités métropolitaines, répondant à une demande sociétale croissante, envisagent une orientation vers la « végétalisation » de la ville et la préservation des espaces naturels. Le maire de Bordeaux et vice-président de la Métropole, Pierre Hurmic, a souligné lors du forum de l’OIEB que la disponibilité de vastes terrains pour l’aménagement immobilier est désormais limitée. Ce contexte laisse présager une possible stagnation, voire une diminution, de la production de locaux d’activité à l’horizon 2024 et au-delà, selon les prévisions de l’OIEB et des acteurs locaux du secteur.
Denis Chicard, expert de l’immobilier d’entreprise en Gironde depuis quarante ans, confirme cette tendance, évoquant un recentrage des transactions sur les bâtiments existants en périphérie de la métropole. Cette évolution signifie également que le marché des bureaux va se rétracter, s’adaptant aux nouvelles demandes et contraintes sociétales émergentes.