De nombreux abonnés des opérateurs SFR, Orange, Free et Bouygues en France rencontrent de graves problèmes en raison du déploiement de la fibre optique, qui s’appuie fortement sur la sous-traitance. Des armoires de rue saccagées, des câbles de fibre optique entassés, des clients sans connexion : ces témoignages se multiplient et montrent une situation critique pour certains utilisateurs. Malgré de nombreuses plaintes auprès des opérateurs, ils sont contraints de subir cette situation. La sous-traitance en cascade est en grande partie responsable de ces dysfonctionnements.

Selon l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), 2 à 3 % des réseaux de fibre optique actuellement déployés en France sont considérés comme « accidentogènes » et connaissent de graves problèmes. Le Val-d’Oise est l’un des départements les plus touchés, avec le sixième réseau ayant le taux de panne le plus élevé en France. Même dans les zones rurales, les problèmes persistent. Les abonnés signalent une dégradation constante du réseau, avec des pannes régulières et des dégradations dues à des débranchements sauvages ou à des actes de vandalisme.

La cause de ces dysfonctionnements réside en grande partie dans le « mode Stoc », qui représente la sous-traitance aux opérateurs commerciaux. Les opérateurs font appel à un grand nombre de sous-traitants pour réaliser les raccordements, ce qui entraîne une multiplicité des intervenants et un manque de contrôle. Les techniciens travaillent dans des conditions précaires, sans formation adéquate ni matériel suffisant. Ils sont souvent payés à la tâche, ce qui les incite à multiplier les interventions pour gagner plus d’argent. Cette situation a un impact financier majeur pour les collectivités locales, qui doivent faire face à des dépenses supplémentaires pour réparer les dégradations causées par les techniciens. Les armoires de rue sont régulièrement vandalisées, ce qui entraîne une interruption régulière du service pour les utilisateurs.

Face à ces problèmes, des mesures ont été prises pour tenter de remédier à la situation. L’Arcep travaille en partenariat avec les opérateurs pour mettre en place des outils de contrôle et assurer une meilleure formation des techniciens. La sous-traitance a également été limitée à deux niveaux au maximum, afin de réduire les risques de dysfonctionnement. Les opérateurs ont également mis en place des systèmes de contrôle avant/après chaque intervention, grâce à l’intelligence artificielle.

Malgré ces efforts, certains élus locaux restent sceptiques quant à l’efficacité de ces mesures et ont proposé une loi pour assurer la qualité et la pérennité des raccordements à la fibre optique. Ce texte prévoit notamment la remise d’un certificat attestant du bon déroulé des opérations aux utilisateurs finals et donnerait davantage de pouvoirs de contrôle et de sanction à l’Arcep.

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