Les éclairages urbains du cours Victor-Hugo à Bordeaux sont considérés comme « uniques en France », bien que peu de Bordelais connaissent leur genèse. En 2007, dans le cadre du réaménagement de cette voie, la Ville a souhaité marquer artistiquement la réhabilitation de l’une de ses principales artères. Le dallage du parvis de la Grosse Cloche a été confié à l’artiste Danielle Justes, tandis que l’éclairage urbain du cours Victor-Hugo a été confié au célèbre designer lumière Yann Kersalé.

Yann Kersalé est bien connu des Bordelais pour ses réalisations artistiques, notamment la symphonie de couleurs du pont Chaban-Delmas depuis 2013. Pour le cours Victor-Hugo, il a imaginé un ensemble design comprenant 107 portiques métalliques de 2 sur 3 mètres installés de chaque côté de l’artère, à l’arrière de chaque tilleul.

Chaque portique comprend trois rangées de loupiotes : une éclairant le trottoir et la base des arbres en blanc doré, et les deux autres mettant en relief les branchages avec un fondu enchaîné dans les tons de bleu et de vert. Le réglage des éclairages a été minutieux afin qu’une voiture puisse voir au moins une fois le cycle complet d’un changement de couleurs en empruntant le cours Victor-Hugo.

Pour équilibrer les zones d’éclairage des trottoirs et de la chaussée, Yann Kersalé a également installé une trentaine de mâts de 11 mètres de haut, principalement du côté impair du cours. Au sommet de chaque mât se trouve une structure double plate en forme de raie manta, selon le designer. Des miroirs discrets ont été ajoutés sous chaque mât, permettant aux piétons d’apercevoir leur silhouette ou d’observer les mouvements de la rue.

Pour améliorer le confort des passants, Yann Kersalé a également installé des masses éclairantes blanches opaques à trois mètres de hauteur contre les mâts en forme de cocons, appelés Tal. Par le passé, l’éclairage de la porte de Bourgogne du côté du cours complétait l’œuvre de Yann Kersalé en utilisant les mêmes couleurs bleues et vertes, mais il a depuis été supprimé.

Toutes ces installations sont considérées comme uniques en France et forment une scénographie basée sur l’imaginaire de l’artiste, qui vise à accompagner les usagers du cours Victor-Hugo. Bien que l’idée de créer d’autres mises en lumière artistiques dans d’autres rues de Bordeaux soit envisageable, l’élu Laurent Guillemin souligne que le concept artistique du cours Victor-Hugo reste une exception. La mise en lumière d’un espace public doit avant tout servir à assurer la sécurité des citoyens, et les structures d’éclairage public doivent rester libres d’évoluer techniquement et esthétiquement.

En fin de compte, les éclairages urbains du cours Victor-Hugo à Bordeaux sont non seulement fonctionnels, mais aussi une véritable œuvre d’art qui accompagne et éclaire les usagers de cette artère emblématique de la ville.

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