Les ralentisseurs, ces aménagements routiers qui surélèvent la route, sont implantés pour réguler la vitesse des automobilistes et faire ralentir les voitures. Mais d’une route à l’autre, ils peuvent être très différents : cassis, gendarme couché, coussin berlinois… les appellations sont nombreuses, et il est parfois difficile de s’y retrouver. On fait le point.
À quoi servent les ralentisseurs ?
D’abord, rappelons que les ralentisseurs, implantés pour réduire la vitesse des automobilistes, ont pour objectif premier de sécuriser la route et réduire les accidents. La Sécurité Routière, contactée par actu.fr, rappelle que « le nombre de décès en agglomération, qui représente le principal milieu d’implantation des dispositifs « ralentisseurs », a nettement baissé entre 2000 et 2010 (- 6,7 % par an) et a continué de baisser entre 2010 et 2017 (-1,6 % par an) ». La baisse de la mortalité en agglomération est notamment le fruit des différentes politiques et actions menées en matière de lutte contre les vitesses excessives ou inadaptées, dans lesquelles s’inscrivent les ralentisseurs.
Quelle réglementation ?
Les ralentisseurs sont réglementés par le décret n°94-447 du 27 mai 1994, relatif aux caractéristiques et conditions de réalisation des ralentisseurs. Celui-ci prévoit que les ralentisseurs ne peuvent être implantés que dans des zones précises :
Les agglomérations ;
Les aires de service ou de repos routières ou autoroutières ;
Les chemins forestiers notamment.
Ils ne doivent être implantés que sur une section de voie localement limitée à 30 km/h ou dans une « zone 30 », et on ne peut les voir sur des voies où le trafic est supérieur à 3000 voitures en moyenne par jour, en sortie de virages, ou encore près des centres de secours. D’autre part, les différents types de ralentisseurs doivent respecter certaines dimensions. Mais tous ne font pas la même taille.
Le dos d’âne ou cassis
Aussi surnommé « gendarme couché », le dos d’âne est « le plus ancien et le plus connu des ralentisseurs », nous explique l’auto-école en ligne En voiture Simone !, sur son site. Il est facilement reconnaissable avec sa simple bosse arrondie et ses marquages de chaque côté : ce sont trois triangles blancs dont les pointes indiquent le sens de la circulation. Il doit faire 10 centimètres de haut et sa longueur doit être de 4 mètres. « Ce dispositif est généralement implanté dans les zones urbaines où la limitation de vitesse est de 30 km/h, les aires de repos ou les chemins forestiers », rappelle En voiture Simone !. Un panneau de signalisation triangulaire, placé entre 150 et 250 mètres avant le dos d’âne, prévient l’automobiliste de sa présence. En France, il est interdit de mettre en place un passage piéton dessus. Ainsi, on en trouve souvent 20 mètres plus loin par exemple.
Le ralentisseur trapézoïdal
Les ralentisseurs de type trapézoïdal ressemblent aux cassis, mais sont composés de trois parties : un plateau surélevé et deux parties en pentes, surmontées de triangles peints en blanc. La longueur du plateau peut varier de 2,50 mètres à 4 mètres, et elle est surélevée d’une dizaine de centimètres maximum, et d’une longueur comprise entre 1 mètre et 1,4 mètre. Ces ralentisseurs sont obligatoirement surmontés d’un passage piéton. « Ils ne peuvent être implantés seuls. Ils doivent être soit combinés entre eux, soit avec d’autres aménagements concourant à la réduction de la vitesse. Ils doivent aussi être distants entre eux de 150 mètres au maximum », précise le site de la Maison de la Sécurité Routière du Doubs.
Le coussin berlinois
« Aïe », pense-t-on souvent à l’approche de ce type de ralentisseurs qui ne prennent pas toute la largeur de la route, et peuvent être parfois désagréables à traverser. Les coussins berlinois sont des ralentisseurs reconnaissables à leur couleur rouge brique, et constitués d’une plaque carrée surélevée, avec trois triangles peints en blanc de chaque côté. Ils peuvent atteindre 6 à 7 centimètres de haut. S’ils sont très efficaces pour faire ralentir les voitures, ces plateaux sont totalement inutiles pour les bus ou les poids lourds dont la largeur des roues dépasse celle du ralentisseur. On reproche à ces types de ralentisseurs de présenter un risque de glissade pour les motards par temps de pluie, car ils sont fabriqués en caoutchouc vulcanisé.
Les bandes sonores
Ces fines bandes de 50 centimètres de largeur sont peu élevées (1 cm de hauteur) : elles se rapprochent des dos d’âne. Le but principal de ce type de ralentisseur « est surtout de marquer l’esprit du conducteur en émettant un bruit sourd au passage de sa voiture », précise En voiture Simone ! sur son site. Ces bandes sonores, de couleur jaune et noire, sont le plus souvent installées par groupe de 3 à 6 éléments aux abords des péages d’autoroute ou sur des voies privées comme les parkings des centres commerciaux. Et pour cause : bien souvent, on doit vite décélérer à l’approche de ces zones, aussi ces ralentisseurs sont là pour nous le rappeler et nous aider à baisser notre vitesse.
Les créneaux
Ce sont des ralentisseurs « très persuasifs » qui causent une déformation sur le tracé de la route : ainsi cela oblige l’automobiliste à s’arrêter pour laisser passer le véhicule en face qui a la priorité.
Les chicanes
Elles ressemblent beaucoup aux créneaux, à la différence près qu’elles sont formées par des avancées de trottoirs situées alternativement à droite et à gauche, qui réduisent la chaussée.
Les écluses
Encore une variante du créneau ou de la chicane : l’écluse est une avancée du trottoir parallèle, qui ne laisse passer qu’un véhicule à la fois, selon le site de l’auto-école et assurance Ornikar.
La courbe serrée
Encore un ralentisseur de type déformation de la chaussée. La courbe serrée est positionnée aux abords des carrefours ou dans les ronds-points pour obliger l’automobiliste à ralentir afin de ne pas subir les effets de la force centrifuge.