Le Rassemblement National a réagi à l’enquête du Washington Post qui l’accuse de liens persistants avec Moscou dans le but d’affaiblir le soutien à l’Ukraine. Le parti dénonce « une cabale » et maintient sa volonté de revenir sur les sanctions contre la Russie. Le RN est accusé depuis longtemps de servir la propagande russe et est une nouvelle fois rattrapé par ses présumés liens avec Moscou.
Selon l’enquête du Washington Post, le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella jouerait un rôle décisif dans la stratégie de déstabilisation de l’Europe et de soutien à l’Ukraine orchestrée par l’entourage de Vladimir Poutine. Cette stratégie combinerait l’utilisation de réseaux sociaux, notamment à l’aide de « fermes à trolls », et la coopération avec des partis d’extrême droite. Le quotidien américain s’appuie sur des documents du Kremlin obtenus par un service de sécurité européen pour étayer ses affirmations. La France, l’Allemagne et l’Italie seraient particulièrement ciblées par cette stratégie.
Jean-Luc Schaffhauser, ancien député européen du Rassemblement National, cité dans l’article, affirme que « tous les gouvernements d’Europe occidentale seront changés ». Il est mis en cause pour son lien avec un représentant du Kremlin en France, Ilya Subbotin, auquel il aurait loué un étage de sa résidence à Strasbourg. Schaffhauser affirme qu’il s’agit simplement d’un « arrangement commercial » et nie tout lien entre le parti et la Russie.
Le parti Renaissance, soutenant Emmanuel Macron, voit dans cette affaire une preuve supplémentaire que le RN est le porte-parole du Kremlin en France et accuse le parti de jouer un rôle prépondérant dans la propagation de la propagande russe. Ces accusations sont récurrentes depuis l’annexion de la Crimée en 2014.
Malgré les changements de discours du RN depuis l’invasion de l’Ukraine en début d’année, la rapporteure macroniste d’une commission parlementaire qualifie toujours le parti de « courroie de transmission » de la Russie. Le RN nie ces accusations et affirme que son objectif est la paix et que l’Ukraine retrouve son indépendance par la voie diplomatique.
Le parti reste tout de même sceptique sur l’aide à l’armement offensif de Kiev et s’oppose aux embargos imposés à Moscou, qu’il juge inutiles. Le RN estime que ces mesures sont élaborées par les stratèges du Kremlin pour discréditer les sanctions de l’Union européenne. Le parti espère obtenir une majorité à Bruxelles lors des élections européennes de juin pour changer radicalement ces sanctions.