Le gouvernement français a récemment annoncé une augmentation du prix du tabac pour lutter contre les risques liés à la consommation de cigarettes. Cependant, le prix de l’alcool ne bénéficie pas des mêmes mesures de santé publique. Pourquoi ? L’alcool est responsable de 41 000 décès par an en France, liés à une consommation excessive, et un quart de la population consomme de manière excessive.

Alors que le gouvernement prône un monde sans tabac, il n’y a pas de volonté de faire cesser complètement la consommation d’alcool. Cette différence de traitement s’explique par le fait qu’il n’y a pas de politique d’augmentation des prix de l’alcool, contrairement aux paquets de cigarettes qui ont un prix minimum fixé.

Les associations de prévention des addictions demandent une augmentation des prix de l’alcool, afin de réguler le prix minimum des bouteilles par unité d’alcool. Elles estiment que plus l’alcool est bon marché, plus il est accessible et incite les gens à consommer. Toutefois, cette idée est fortement contestée par les professionnels de l’alcool, notamment la filière du vin, qui considère qu’augmenter le prix de l’alcool reviendrait à imposer une taxe déguisée aux consommateurs et pénaliserait ceux qui consomment de manière modérée. Selon eux, la consommation d’alcool a déjà diminué de 60 % au cours des 60 dernières années, et la majorité des Français respectent les recommandations de Santé Publique France en matière de consommation d’alcool.

Les professionnels du vin soulignent également que la production de vin en France n’est pas industrielle, et que les taxes sur l’alcool sont principalement imposées aux spiritueux. Les associations de prévention des addictions accusent les lobbys de l’alcool d’exercer une forte influence sur les décisions gouvernementales, notamment les lobbys viticoles, ce qui complique la fixation d’un prix minimum pour l’alcool.

Cependant, des pays comme l’Écosse ont mis en place une politique de prix minimum par unité d’alcool, ce qui a entraîné une diminution de 13 % de la mortalité liée à l’alcool. Les associations soulignent également que la perception de l’alcool dans la société est en contradiction avec les campagnes de prévention pour la santé publique, car plus de la moitié de la population considère qu’il est normal que les mineurs consomment de l’alcool.

En conclusion, il semble difficile de trouver un compromis sur la question de l’augmentation du prix de l’alcool en raison des intérêts divergents des différentes parties prenantes.

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