Le Département de la Gironde va allouer un montant supplémentaire de 1,5 million d’euros pour soutenir le secteur agricole en difficulté. Ce financement sera utilisé pour mettre en place différents dispositifs visant à aider les agriculteurs à faire face à la crise actuelle. Le président du Département, Jean-Luc Gleyze, a souligné que ces mesures ne permettront pas de sauver complètement la filière agricole, mais elles contribueront à faire leur part.
Une partie de cet investissement sera destinée à l’aide à l’installation, avec une enveloppe de 360 000 euros. Les aides à l’investissement et les aides ponctuelles pour la filière bovine, qui a été particulièrement touchée par la crise sanitaire, recevront 862 000 euros. Par ailleurs, 500 000 euros seront alloués à la viticulture pour soutenir les jeunes agriculteurs dans leurs projets d’installation ou d’investissement.
En ce qui concerne l’aspect de solidarité, le Département mettra l’accent sur le « non-recours aux droits ». Cela signifie que certains agriculteurs ont droit au Revenu de Solidarité Agricole (RSA), mais ne le demandent pas. Une collaboration est en cours avec la MSA (Mutualité Sociale Agricole) pour identifier les agriculteurs éligibles au RSA qui n’en font pas la demande.
Malgré la réticence culturelle de certains agriculteurs à demander des aides, le nombre de demandes a augmenté. Les travailleurs agricoles salariés ont connu une augmentation de 6% des demandes (979 bénéficiaires), tandis que les agriculteurs propriétaires de leur exploitation ont enregistré une hausse de 16% (281 bénéficiaires). Il est estimé qu’entre 4 000 et 500 personnes, dans cette catégorie, ne demandent pas les aides auxquelles elles ont droit. Le président du Département, Jean-Luc Gleyze, rappelle que le RSA est un droit qui offre un accompagnement social et professionnel aux agriculteurs.
Pour répondre à l’urgence de la situation, le Département travaille actuellement sur la mise en place d’un « revenu de solidarité agricole » en collaboration avec la MSA. Il s’agit d’une aide d’urgence qui permettra aux agriculteurs de bénéficier d’un soutien financier pendant une période donnée afin de traverser plus facilement la crise. Une enveloppe d’environ 600 euros par mois est envisagée. Les critères d’attribution de cette aide sont en cours de réexamen afin de les rendre plus flexibles. Les dossiers seront finalement approuvés par le président du Département. Le lancement de cette mesure est prévu autour du mois de mars, selon Sophie Piquemal, vice-présidente en charge des Solidarités.
Par ailleurs, le Département prévoit également de mettre en place une « sécurité sociale de l’alimentation » au printemps. Cette mesure n’aura pas pour objectif de structurer complètement la filière agricole locale, mais elle visera à augmenter le pouvoir d’achat des consommateurs et à les orienter vers des producteurs et distributeurs locaux conventionnés. Ainsi, elle contribuera à créer un marché encourageant pour rémunérer les agriculteurs locaux à la hauteur de leur travail, assurant ainsi leur dignité et la pérennité de leur activité, précise Jean-Luc Gleyze.
Lors de cette séance ordinaire, l’Assemblée départementale de la Gironde a voté à l’unanimité une motion exigeant « un revenu digne pour les agriculteurs ». Cette motion propose notamment l’instauration de prix plancher et la garantie des revenus des agriculteurs. Elle appelle également à un moratoire sur les accords de libre-échange et à l’interdiction d’importer des produits qui ne respectent pas les normes de production françaises et européennes. Cette motion a été adoptée à l’unanimité.
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