Après l’appel des territoires, le président « disruptif » du Département de la Gironde reçu par la ministre des Collectivités

Dominique Faure, ministre des Collectivités territoriales, et Jean-Luc Gleyze se sont penchés ce mardi 5 décembre sur le cas de « l’asphyxie financière » du Département avant d’évoquer le sujet de la décentralisation.

Un appel suivi d’un rendez-vous. Samedi 2 décembre, Jean-Luc Gleyze, président du Département de la Gironde, a lancé la mobilisation « Défendons nos territoires ». L’initiative, qui a rallié des centaines d’élus girondins et d’autres collectivités françaises, n’est pas passée inaperçue. Dominique Faure, ministre des Collectivités territoriales, a ainsi tenu à recevoir le Girondin ce mardi 5 décembre.

Jean-Luc Gleyze est arrivé avec deux sujets dans sa besace : « l’asphyxie financière » qui guette le Département du fait des désengagements de l’État, et la décentralisation jugée « inaboutie ». La ministre et le président du Département, entourés de leurs équipes, ont planché pendant deux heures autour de ces deux sujets.

« Je partage l’état des lieux, explique Dominique Faure. En Gironde, les recettes liées aux droits de mutation (taxe reversée à la collectivité sur les ventes immobilières) baissent. Nous sommes face à une crise conjoncturelle et non structurelle. La Gironde traverse, il est vrai, une période difficile. Nous avons donc travaillé, pour passer ce cap, à des solutions qui ont été ébauchées. »

« J’ai souligné l’urgence de réagir vite, ajoute Jean-Luc Gleyze. Car ce sont les communes, les associations, les établissements médico-sociaux, qui vont subir par ricochet l’effet des indispensables économies budgétaires départementales. Des interrogations subsistent concernant la répartition des fonds annoncés par la Première ministre lors des Assises des Départements de France, qui ne soulageront probablement que très légèrement la prévision du budget 2024. Pas d’avancées, donc, à ce jour. Mais des rencontres ultérieures sont envisagées. »

Il a aussi été question de décentralisation. La ministre a apprécié « la vision et les idées disruptives » du Girondin. Elle insiste sur la nécessaire simplification et souscrit à l’idée d’une évaluation. Mais elle fixe le cadre. « Il n’est pas question de divorce entre l’État et les collectivités. C’est même le contraire. Je rappelle que nous avons 3 000 milliards d’euros de dettes. Je comprends que les collectivités souhaitent que l’on fasse plus. Mais à un moment donné, il faut être raisonnable. L’État n’est pas un puits sans fonds. »

En toile de fond de cet échange, la mission de décentralisation confiée à Éric Woerth par Emmanuel Macron. Pour Jean-Luc Gleyze, « lancer une réflexion déconnectée d’analyses sur ses avancées et ses imperfections me semble une erreur. À ce stade de la discussion, j’ai proposé de piloter en parallèle une mission sur le sujet en complément de l’autre, pour garantir d’avoir une vision panoramique. »

Il ajoute : « Il ne peut y avoir rupture quand les deux parties ont besoin l’une de l’autre. Les Départements veulent être compensés au juste prix et l’État a besoin d’une action de proximité garante de l’équité territoriale. Je défends la recherche de complémentarité et du bon niveau d’intervention. Aujourd’hui, nous n’y sommes pas. » Pas d’accord au terme de cette rencontre, donc. Cela aurait été surprenant. Mais le dialogue est ouvert.

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