La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a publié son rapport avec des recommandations pour protéger les enfants des abus sexuels. Après trois années de travail, la Ciivise a analysé plus de 27 000 témoignages de victimes et a consulté plus de 80 experts. Le rapport, intitulé « Violences sexuelles faites aux enfants : on vous croit », dénonce l’ampleur du problème et les conséquences socio-économiques qui en découlent.

Selon le rapport, environ 160 000 enfants seraient victimes de violences sexuelles chaque année en France, et 5,4 millions d’adultes auraient été victimes de ces violences durant leur enfance. Le coût de l’impunité des agresseurs et de l’absence de soutien social aux victimes est estimé à 9,7 milliards d’euros chaque année en dépenses publiques.

Pour prévenir ces violences, la Ciivise formule 82 recommandations qui se déclinent en quatre axes principaux : le repérage des enfants victimes, le traitement judiciaire, la réparation incluant le soin, et la prévention. Certaines des recommandations clés incluent la prolongation du délai de prescription des viols et agressions sexuelles commis sur des mineurs, l’amélioration de l’indemnisation des victimes, le renforcement des contrôles des antécédents des pédocriminels, et la mise en place d’un rendez-vous annuel de dépistage et de prévention pour tous les enfants.

La commission souligne également la nécessité d’accorder une attention particulière aux enfants victimes dans le domaine de la santé, en faisant du carnet de santé un outil de repérage des violences et en systématisant la détection des cyberviolences. Elle recommande également que les grossesses d’adolescentes soient considérées comme des signaux d’alerte de possibles violences sexuelles. Enfin, la commission préconise la création d’une ordonnance de sûreté de l’enfant (OSE) pour les cas d’inceste avérés, afin de préserver les droits de l’enfant et d’éviter toute confusion dans les rôles des parents.

La Ciivise souligne que 97 % des agresseurs sont des hommes, dont 81 % sont membres de la famille de l’enfant victime. Les pères, les frères, les oncles, les amis des parents et les voisins de la famille sont les auteurs les plus fréquents d’inceste. La commission recommande également d’étendre la qualification d’inceste aux cousins et cousines, une revendication exprimée par de nombreux témoignages.

En conclusion, la commission appelle le gouvernement à agir rapidement en mettant en œuvre ces recommandations pour mieux protéger les enfants contre les violences sexuelles et garantir leur soutien et leur réparation. Le rapport de la Ciivise constitue une avancée importante dans la lutte contre l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants en France.

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