Deux ans et demi après l’effondrement des immeubles situés au 19 et 21 de la rue de la Rousselle à Bordeaux, les riverains attendent toujours des réponses et des solutions. Certains d’entre eux sont même dans l’incapacité d’habiter leur appartement. Les démarches administratives et juridiques pour résoudre cette situation complexe sont nombreuses et vertigineuses.
Pour rompre avec les rassemblements nocturnes de consommateurs de stupéfiants qui se produisent régulièrement dans cette zone, une palissade a été ornée de personnages fantastiques mi-hommes mi-animaux. Cette initiative vise également à embellir l’espace marqué par l’effondrement des immeubles.
Cependant, cette initiative artistique ne parvient pas à masquer les difficultés auxquelles sont confrontés les habitants de la rue de la Rousselle. Parmi eux, certains sont toujours dans l’attente de pouvoir réintégrer leur appartement, car cinq immeubles sont encore visés par des arrêtés de péril ordinaire, interdisant leur occupation.
Pour Xavier Huchon, propriétaire au numéro 23 de la rue, la situation est particulièrement difficile. Avec sa famille, il a dû louer un autre logement, augmentant ainsi ses dépenses mensuelles. Leur appartement endommagé nécessite des travaux de consolidation importants, mais avant cela, un ingénieur doit réaliser un diagnostic de stabilité pour établir les devis nécessaires. Pour le moment, la copropriété doit prendre en charge les 21 200 euros pour ces diagnostics.
La famille Huchon espère que l’assurance prendra en charge les frais liés aux travaux, mais pour l’instant, aucune certitude n’a été obtenue à ce sujet. En fin de compte, les coûts de consolidation des parties communes et les travaux dans les appartements pourraient se chiffrer en centaines de milliers d’euros.
Les travaux dans l’appartement de Marie-Laure Lesbros, situé au dernier étage, sont estimés à 80 000 euros. Les autres voisins devront également faire face à des coûts importants pour remettre leur logement en état. Ces devis seront pris en compte dans les rapports de l’expert judiciaire Olivier Moynot, qui doit déterminer les causes de l’effondrement et évaluer les préjudices matériels subis par les sinistrés.
Ces rapports seront essentiels pour que les copropriétés puissent réclamer des provisions à leur assurance respective, et ainsi financer les travaux nécessaires à la sécurisation et à la reconstruction de la zone touchée. Cependant, ces démarches juridiques ne seront pas finalisées avant 2024.
En attendant, l’association des victimes et sinistrés de la rue de la Rousselle se bat pour obtenir une meilleure prise en charge des coûts par les assurances. Elle estime que les travaux nécessaires pourront coûter environ 10 millions d’euros, une somme considérable.
Malgré les dispositifs mis en place pour améliorer l’habitat dans les copropriétés dégradées, les habitants de la rue de la Rousselle ne voient pas d’issue proche à leur situation. Certains, comme Xavier Huchon, sont découragés par la complexité et l’inertie des procédures. L’idée d’un retour à la normale semble bien loin.
La situation reste complexe et les réponses aux besoins des habitants sont encore en attente. En attendant, ces derniers doivent faire face à des dépenses supplémentaires pour se reloger temporairement et continuer à chercher des solutions pour récupérer leur logement.