Le gouvernement français envisage de supprimer le droit du sol à Mayotte pour faire face à l’insécurité croissante provoquée en partie par l’immigration illégale. Gérald Darmanin a dévoilé cette mesure controversée visant à réduire de manière significative les titres de séjour dans cet archipel de l’océan Indien.
Depuis le 22 janvier, l’île est paralysée par des blocages et des barrages routiers érigés par des groupes de citoyens protestant contre l’insécurité et l’afflux incontrôlé d’immigrés. Cette décision, qualifiée de « forte, nette, radicale » par le Ministre de l’Intérieur, consiste à limiter l’acquisition de la nationalité française aux enfants de parents français à Mayotte, réduisant ainsi son attrait pour les migrants.
Mayotte, département français le plus défavorisé, accueille une population dont près de la moitié est composée d’immigrés comoriens ou d’autres pays africains. L’immigration clandestine par le biais de frêles embarcations traditionnelles appelées « kwassa-kwassa » en provenance de l’île comorienne d’Anjouan est monnaie courante, aggravant les conditions de vie déjà précaires de ces arrivants, souvent logés dans des habitations de fortune.
La fin du droit du sol à Mayotte permettrait l’élimination des titres de séjour territorialisés, empêchant les détenteurs de ces titres de se rendre en métropole. Cette décision s’inscrira dans un projet de loi spécifique à Mayotte, visant à réduire de 90% le nombre de titres de séjour délivrés, en plus des récentes mesures visant à restreindre le regroupement familial.
La réaction des habitants de l’île a été mitigée, avec certains réclamant des actions concrètes immédiates, tandis que d’autres saluent les annonces mais redoutent un impact significatif sur leur quotidien. Sur le plan politique, diverses réactions ont émergé, de la dénonciation de la gauche à l’approbation de la droite et de l’extrême droite.
En parallèle, des initiatives telles que l’opération Wuambushu et l’annonce d’une possible opération Wuambushu 2 ont été prises pour lutter contre l’immigration illégale, l’habitat insalubre et la délinquance à Mayotte. Le déploiement d’un « rideau de fer » maritime est envisagé pour renforcer le contrôle des frontières et prévenir les arrivées clandestines.
Cette révision constitutionnelle prévue suscite des débats politiques intenses et des réactions divergentes de la part des différents acteurs concernés, alors que Mayotte est confrontée à des défis majeurs en termes de sécurité et d’immigration.