Les élèves de troisième du collège Auguste-Blanqui à Bordeaux ont eu la chance de rencontrer Boris Cyrulnik, psychanalyste, neuropsychiatre et écrivain de renom. Les collégiens travaillent depuis plusieurs mois sur un projet intitulé « Par les vivants », en collaboration avec leurs professeurs d’histoire-géographie et d’espagnol, Olivier Delavaud et Émilie Mercier. Ce projet vise à retracer l’histoire du quartier de Bacalan pendant la Seconde Guerre mondiale, en mettant notamment en lumière le sort des juifs et des Tsiganes.

Le collège Auguste-Blanqui est le seul établissement de l’académie de Bordeaux à entreprendre cet effort de recherche et de documentation sur des lieux de mémoire et des témoignages vivants. Les élèves ont ainsi déjà eu l’occasion de rencontrer Pierre Brana, un ancien habitant de Bacalan devenu homme politique, et d’explorer les archives départementales. Les informations collectées serviront à la création de parcours sonores géolocalisés.

Dans le cadre de ce projet, les collégiens ont eu le privilège de rencontrer Boris Cyrulnik, âgé de 86 ans, lors d’une séance de questions-réponses organisée à l’Hôtel de ville de Bordeaux le mercredi 10 janvier. Boris Cyrulnik est un survivant de la rafle de la Gestapo qui a eu lieu en 1942 à la synagogue de Bordeaux. Alors âgé de 6 ans, il a miraculeusement réussi à s’échapper. Les élèves avaient préparé de nombreuses questions pour l’occasion, ce qui leur a valu des éloges de la part de Cyrulnik et une leçon de vie inoubliable.

Lors de cette rencontre, le psychiatre a partagé son expérience personnelle pendant la Seconde Guerre mondiale et a évoqué le pouvoir d’un récit unique imposé au peuple allemand à l’époque. Il s’est dit inquiet de voir réapparaître aujourd’hui un discours similaire, avec les mêmes arguments que dans les années 1930. Boris Cyrulnik a donc exhorté les élèves à garder l’esprit critique, à juger par eux-mêmes, à réfléchir et à douter afin de ne pas se laisser subjuguer. Il a également encouragé les jeunes à s’engager politiquement, alors que le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, a cité Jacques Ellul en déclarant « Exister, c’est résister ».

Cette rencontre avec Boris Cyrulnik a été une occasion unique pour les élèves de troisième du collège Auguste-Blanqui de recevoir des conseils précieux et d’écouter le témoignage puissant d’un survivant de la Seconde Guerre mondiale. Ils continueront leur projet « Par les vivants » en s’appuyant sur cette expérience enrichissante pour contribuer à la transmission de l’histoire et de la mémoire de leur quartier.

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