La municipalité de Grayan-et-l’Hôpital, en Gironde, a décidé de saisir la justice pour résilier le bail liant la société Euronat, un centre naturiste, à la commune. Cette décision fait suite à un rapport de la Chambre régionale des comptes, ainsi qu’à des constats d’huissiers et de géomètres experts. Les élus estiment que la collectivité ne tire que peu de bénéfices de la présence du centre naturiste sur un terrain communal, et souhaitent réviser le bail.

La commune de Grayan-et-l’Hôpital, située dans le Nord Médoc, connaît depuis plusieurs mois un conflit avec la direction du centre naturiste Euronat, qui peut accueillir plus de 9 000 personnes en été. Lors de la dernière séance du conseil municipal, les élus de la majorité ont voté en faveur d’une demande de résiliation partielle judiciaire du bail à construction liant la commune à l’opérateur touristique.

La maire, Florence Legrand, estime que la commune ne bénéficie que très peu des retombées économiques du centre naturiste. Le bail entre les deux parties a été signé en 1975, et la maire souhaite maintenant réévaluer le loyer, qui n’a pas été révisé depuis de nombreuses années. La tension entre les deux parties a augmenté ces derniers temps, avec notamment un rapport de la Chambre régionale des comptes Nouvelle-Aquitaine qui met en lumière des possibles manquements dans les déclarations d’urbanisme au sein du centre.

Suite à ce rapport, la maire a fait venir des huissiers et des géomètres experts chez Euronat pour réaliser un inventaire des biens immobiliers présents sur le site. Un rapport de 5 000 pages a été produit à la suite de cette opération, et la maire a relevé quatre manquements graves imputables à Euronat, pouvant justifier la résiliation du bail. Il s’agit notamment d’un dépassement du nombre d’unités d’hébergement autorisées, ainsi que d’un dépassement de la capacité maximale d’accueil d’usagers.

La situation prend également une tournure politique, avec la démission en bloc des élus d’opposition, comptables de la gestion passée et critiqués dans le rapport de la Chambre régionale des comptes. De nouvelles élections municipales auront lieu en janvier, et la maire compte sur le soutien de sa majorité, qui est restée fidèle malgré les difficultés. Elle a souligné que le camping municipal, après revalorisation des tarifs, est devenu le premier financeur de la commune en reversant près d’un million d’euros.

Contacté par Sud Ouest, le directeur d’Euronat a déclaré que l’entreprise a répondu à tous les griefs formulés, et que ses avocats vont étudier la légalité de l’ordre du jour du dernier conseil municipal. La maire affirme quant à elle être dans son bon droit, et le contrôle de légalité de la préfecture devra trancher.

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