Elisabeth Borne, Première ministre française, a de nouveau été vue en train de vapoter à l’Assemblée nationale, suscitant des critiques de la part de la députée LFI Caroline Fiat. Pendant son discours, Fiat a interrompu la séance pour demander à Borne d’arrêter d’utiliser sa cigarette électronique dans l’hémicycle, soulignant que vapoter pendant qu’elle parlait était un manque de respect total envers ses collègues.
Mais est-ce autorisé ou non ? Yann Bisiou, spécialiste du droit de la drogue à l’université Paul-Valéry de Montpellier, affirme que Fiat a tort. Selon lui, l’utilisation de la cigarette électronique est interdite dans les lieux de travail collectifs sans accueil du public, mais pas dans ceux qui accueillent du public. Étant donné que l’Assemblée nationale entre dans cette catégorie, Borne a le droit de vapoter dans l’hémicycle.
Cependant, il est également possible pour le responsable des lieux de changer le règlement intérieur et d’instaurer une interdiction. Bisiou souligne que cela nécessiterait des arguments de sécurité pour justifier cette interdiction. Il précise également que l’utilisation de la cigarette électronique est encouragée dans certains lieux publics dans une logique de réduction du risque tabac.
Il convient de noter que ces règles s’appliquent à la cigarette électronique uniquement. Il est interdit de fumer du tabac dans tous les lieux publics fermés ou lieux de travail, y compris à l’Assemblée nationale, à l’exception des espaces aménagés à cet effet.
Bien que la lecture et l’application de ces règles de loi soient parfois floues et ambiguës, Bisiou souligne que Borne doit être consciente de l’impact de ses actions, notamment lorsqu’elle vapote devant des mineurs. En effet, il est interdit de vapoter dans les établissements fréquentés par des mineurs.
L’Assemblée nationale et le cabinet de la Première ministre n’ont pas répondu aux sollicitations concernant cette affaire.
En conclusion, Elisabeth Borne a le droit de vapoter à l’Assemblée nationale selon les règles en vigueur, même si cela suscite des critiques et des débats sur le plan éthique.