Le niveau des élèves français est en chute libre, selon le classement PISA de l’OCDE. Face à cette problématique, le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a présenté un plan intitulé « Choc des savoirs » visant à remédier à cette situation. Ce plan comprend plusieurs mesures, telles que de nouveaux programmes pour l’école primaire, des épreuves plus difficiles pour le brevet des collèges, et des facilités pour le redoublement. De plus, une mesure intéressante proposée par Gabriel Attal est la mise en place de groupes de niveaux flexibles au collège, pour les cours de mathématiques et de français. Cependant, cette mesure suscite des interrogations quant à son réel effet sur l’amélioration du niveau des élèves.
Concrètement, cette nouveauté prévoit la création de trois groupes de niveaux en classe de 6ᵉ et de 5ᵉ, en fonction des capacités des élèves. Le groupe 1 sera constitué des élèves les plus en difficulté, avec seulement une quinzaine d’élèves. Les groupes 2 et 3 seront composés d’élèves moins en difficulté. Le gouvernement présente cette mesure comme un progrès pour l’égalité des chances, en précisant que les élèves pourront changer de classe en cours d’année en fonction de leur niveau.
Cependant, certains syndicats, comme le SE-UNSA, remettent en question l’efficacité de cette mesure. Selon eux, séparer les élèves en fonction de leurs résultats scolaires peut avoir des conséquences négatives, notamment en décourageant les élèves les plus en difficulté qui risquent de décrocher. Au contraire, le fait de maintenir une classe avec une mixité des niveaux permettrait aux élèves en difficulté de bénéficier d’un environnement d’apprentissage plus stimulant et d’être poussés vers le haut par leurs camarades plus à l’aise.
Les élèves moins en difficulté pourraient également bénéficier de cette mixité, car ils auraient une meilleure estime d’eux-mêmes et seraient plus motivés. Selon certains syndicats et chercheurs en sciences de l’éducation, les classes de niveaux peuvent creuser les écarts entre les élèves, en baissant le niveau d’exigence et en sollicitant moins l’activité réflexive des élèves dans les classes perçues comme faibles.
Au lieu de cette séparation en groupes de niveaux, certains syndicats, tels que le SE-UNSA, proposent de miser sur des groupes de besoins. Cette approche consisterait à répartir les élèves en petits groupes afin de travailler sur des connaissances précises, en se basant sur leurs besoins individuels. Cette mesure serait déjà testée dans certains établissements et permettrait de mieux adapter l’enseignement aux besoins spécifiques de chaque élève.
En conclusion, la mise en place de groupes de niveaux flexibles au collège suscite des débats quant à son efficacité pour rehausser le niveau des élèves français. Alors que certains voient cette mesure comme un progrès pour l’égalité des chances, d’autres soulignent les risques de creusement des écarts entre les élèves. Les groupes de besoins semblent être une alternative intéressante pour mieux répondre aux besoins spécifiques de chaque élève. Il est essentiel de trouver des solutions efficaces pour garantir la réussite de tous les élèves et éviter l’aggravation des inégalités sociales à l’école.