« J’étais comme un zombie » : droguées à leur insu comme Sandrine Josso, elles racontent

La députée Sandrine Josso a récemment fait une déclaration choquante lors de l’émission C à Vous. Elle a accusé le sénateur Joël Guerriau de l’avoir droguée à son insu lors d’une soirée. Cette accusation met en lumière un problème de plus en plus fréquent : la soumission chimique. De nombreuses femmes sont victimes de ce fléau, mais beaucoup ne portent pas plainte.

La soumission chimique est l’administration à des fins criminelles ou délictuelles de substances psychoactives à l’insu de la victime ou sous la menace. Selon une étude de l’Agence nationale de sécurité du médicament, 727 signalements suspects ont été enregistrés en 2021, dont 86,4 % suite à un dépôt de plainte.

Des centaines de témoignages ont été recueillis au fil des années. Les victimes, principalement des jeunes femmes, racontent souvent des souvenirs flous d’une soirée qui se transforme en cauchemar. Elles ressentent des symptômes anormaux et réalisent ensuite qu’elles ont probablement été droguées à leur insu.

Face à ce problème, un hashtag « #BalanceTonBar » a été lancé sur les réseaux sociaux pour recueillir les témoignages des victimes de soumissions chimiques. De nombreuses femmes ont partagé leurs expériences sur le site actu.fr.

Il est important de savoir quelles sont les conséquences légales pour les agresseurs. Selon l’article 222-30-1 de la loi du 3 août 2018, administrer à une personne une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes afin de commettre un viol ou une agression sexuelle est passible de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Les peines sont encore plus lourdes lorsque les victimes sont des mineurs ou des personnes vulnérables.

Les témoignages des victimes sont toujours troublants. Manon, par exemple, raconte avoir été droguée au GHB dans un bar de Caen. Elle a ressenti des nausées, un trou noir et une fatigue extrême après seulement cinq gorgées de son verre. Elle a vomi pendant 20 minutes et a dû compter sur ses amis pour reconstituer les événements de la soirée. Elle est convaincue d’avoir été droguée à son insu.

Jeanne, quant à elle, pense avoir été droguée au GHB lors d’une soirée en discothèque à Nantes. Elle a ressenti un énorme coup de barre et a eu une envie de dormir incontrôlable. Elle se décrit comme un zombie et a été surprise de se rendre compte que deux autres amies avaient les mêmes symptômes. Elle ne sait pas si elle a été agressée sexuellement, mais elle fait désormais beaucoup plus attention à son verre.

Elsa, une étudiante à Rouen, a été droguée à deux reprises dans la même boîte de nuit. À chaque fois, elle a ressenti un trou noir et a perdu tout souvenir jusqu’au lendemain matin. Elle a réalisé plus tard qu’elle avait été volée et que des hommes voulaient l’emmener dans un hôtel. Ses amis ont également ressenti des symptômes similaires, mais ils ont décidé de ne pas porter plainte.

Laura, une étudiante de Lille, a aussi vécu une expérience traumatisante. Elle a été droguée en boîte de nuit et a perdu la mémoire de cette soirée. Elle a réalisé plus tard qu’elle avait été volée et ne sait pas si elle a été agressée sexuellement. Elle n’a pas porté plainte, préférant ne pas savoir ce qui s’était réellement passé.

Ces témoignages montrent à quel point la soumission chimique peut être traumatisante. Les victimes se sentent dépossédées de leur corps et souvent hésitent à porter plainte. Il est crucial de sensibiliser aux dangers de ce fléau et de prendre des mesures pour protéger les personnes dans les lieux festifs.

Des initiatives comme l’utilisation de capuchons en silicone pour protéger les verres ou les pailles qui détectent la présence de GHB sont des moyens de prévention qui peuvent contribuer à réduire les risques. Il est essentiel de continuer à informer et à sensibiliser sur ce problème afin de mettre fin à ces agressions et de protéger les victimes.

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