Le procès des dirigeants du Canard enchaîné, ainsi que d’un dessinateur et de son épouse, soupçonnés d’emploi fictif, se tiendra en juillet à Paris. L’enquête, révélée en 2022 par un journaliste du Canard, fait état de soupçons d’emploi fictif au sein de l’hebdomadaire satirique. Les quatre accusés devront comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris du 1er au 3 juillet.
Les dirigeants en question sont Michel Gaillard, président du Canard de 1992 à juillet 2023, et son successeur Nicolas Brimo. Ils sont accusés d’abus de biens sociaux à des fins personnelles, de déclaration frauduleuse pour obtenir une carte de presse, de faux et usage de faux, ainsi que de déclaration frauduleuse à un organisme social.
Quant au dessinateur et ancien administrateur du Canard, André Escaro, ainsi que son épouse, ils sont poursuivis pour abus de biens sociaux, recel d’abus de biens sociaux, escroquerie à un organisme social et fraude à la carte de presse.
L’enquête a été ouverte suite à la plainte déposée par le journaliste Christophe Nobili en mai 2022, qui dénonçait le fait que la compagne d’André Escaro aurait bénéficié pendant 25 ans d’une rémunération du journal sans y avoir travaillé.
La brigade financière de la police parisienne a estimé que le coût de cet emploi fictif pour l’entreprise éditrice du Canard enchaîné s’élevait à 3 millions d’euros charges comprises entre 1996 et 2022. Cependant, le préjudice retenu par l’enquête a été ramené à 1,45 million d’euros en raison de la prescription d’une partie des faits.
L’audience du procès aura lieu en juillet et les accusés seront jugés pour abus de biens sociaux, déclaration frauduleuse, recel d’abus de biens sociaux, escroquerie à un organisme social et fraude à la carte de presse.
Ce scandale a également entraîné des tensions au sein de la rédaction du Canard enchaîné, avec une procédure de licenciement engagée contre le journaliste Christophe Nobili, qui avait révélé les faits. Cependant, l’inspection du travail a refusé à deux reprises ce licenciement. Christophe Nobili a intenté une procédure pour harcèlement contre les dirigeants du journal. Une audience est prévue en mars 2024 au conseil des Prud’hommes de Paris.