Les municipalités sont confrontées au défi d’adapter les villes aux températures de plus en plus élevées, jusqu’à 50 °C. À Bordeaux, Claudine Bichet, adjointe au maire en charge des finances et du défi climatique, explique les mesures prises par la municipalité pour faire face à ce défi. Après les étés secs des deux dernières années, les températures avoisinant les 40 °C sont déjà une réalité, et il est important de se préparer à des températures encore plus élevées. La ville de Paris se prépare à des températures pouvant atteindre 50 °C, et bien que la proximité de l’océan atténue un peu la chaleur à Bordeaux, il est probable que des températures de cet ordre seront également atteintes.

La ville de Bordeaux met en place plusieurs stratégies pour faire face à cette évolution climatique. La première consiste à adapter la ville aux nouvelles conditions, en prenant des mesures d’adaptation. Par exemple, certaines habitations se révèlent inadaptées aux fortes chaleurs, et certaines personnes ne peuvent plus dormir chez elles pendant les nuits de canicule. En revanche, la lutte contre le réchauffement climatique en lui-même est plus complexe, car cela nécessite un profond changement de société.

Pour adapter la ville et atténuer le réchauffement climatique, la municipalité de Bordeaux mène plusieurs actions. La végétalisation et la désimperméabilisation des sols sont réalisées dans le but de rafraîchir l’environnement et de retenir l’eau. La plantation d’arbres joue également un rôle essentiel dans la captation du CO². Des espaces végétalisés sont protégés pour conserver leur fonction de régulation thermique. La municipalité lutte aussi contre les îlots de chaleur urbains, notamment en plantant des végétaux pour offrir de l’ombre ou en installant des brumisateurs. Lorsque cela est possible, il est préférable de préserver les espaces en pleine terre. La ville dispose également de réserves d’eau souterraines qui pourraient être utilisées pour arroser les arbres pendant les périodes de forte chaleur. En parallèle, un programme d’isolation des logements, labellisé « bâtiment frugal », a été lancé avec succès à Bordeaux.

Chaque ville doit adopter une stratégie adaptée à sa configuration. L’urbanisme du centre-ville et de la périphérie peut différer. Par exemple, la présence d’ombre dans les ruelles étroites du centre-ville est bénéfique pendant la journée, mais les pierres renvoient la chaleur la nuit. À l’inverse, la périphérie bénéficie d’une plus grande végétalisation, ce qui permet des nuits plus supportables.

La gestion de l’eau est un enjeu crucial pour l’adaptation de la ville aux températures élevées. Il est essentiel de la récupérer et de l’économiser. Ainsi, la gestion de l’eau à Bordeaux a été confiée à une régie municipale, ce qui permet de mettre en place des mesures de gestion plus responsables. Un plan de lutte contre les fuites d’eau a été mis en place sur le réseau public, mais chaque geste compte pour économiser cette ressource précieuse. Pour ce qui est de la récupération de l’eau dans l’espace public, des réservoirs peuvent être installés lorsque cela est possible, afin de stocker l’eau collectée.

Il est difficile de prioriser les actions à entreprendre pour faire face à ce défi climatique car tous les axes d’action sont importants. Cependant, il est du devoir des pouvoirs publics de protéger la population et de lutter contre les inégalités. Les personnes les plus vulnérables sont également les plus exposées au réchauffement climatique en raison d’une mauvaise isolation de leurs logements et d’un risque accru d’inondations.

Malgré les difficultés, Claudine Bichet reste optimiste quant à l’avenir. La prise de conscience de l’urgence climatique se renforce et les discussions progressent. Il s’agit d’un moment clé de notre histoire, où nous devons décider de nous donner un avenir meilleur.

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