Anne L’Huillier, lauréate du prix Nobel de physique en 2023, a été distinguée lors d’une cérémonie où elle s’est vue décerner le titre de docteure Honoris Causa de l’Université de Bordeaux. Cette reconnaissance a eu lieu le jeudi 28 mars, à Talence. Lors de son discours face à l’assemblée, elle a exprimé sa gratitude en ces termes : « Merci pour cette cérémonie, pour ces éloges. Cela me touche énormément. » Anne L’Huillier, bien que récipiendaire de multiples prix scientifiques, a conservé son humilité, comme en témoignent ses collègues présents lors de l’événement.
La physicienne a commencé par présenter le domaine de la physique fondamentale attoseconde, ayant concouru à son obtention du prix Nobel, avant de retracer son parcours sur plus de quarante minutes. Née à Paris en 1958, elle a rendu hommage à sa famille, en particulier à son père et à son grand-père. Elle a souligné : « J’ai eu de la chance d’avoir beaucoup d’inspiration dans ma famille, mon grand-père était ingénieur en radioélectricité, enseignant et il écrivait des livres. Il a aidé la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale grâce à la science. Mon père était ingénieur en informatique et il a aidé à monter le centre de calcul du Cnes. »
Titulaire de l’agrégation de mathématiques obtenue en 1980 après ses études à l’École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses, Anne L’Huillier a débuté des recherches sur la physique des atomes en champ laser intense. En 1995, elle est devenue professeure associée à l’Université de Lund, en Suède, où elle réside actuellement. Ses travaux se concentrent sur les interactions entre les atomes et une lumière laser intense, domaine dans lequel elle collabore avec le Celia, le Centre lasers intenses et applications de l’Université de Bordeaux.
Au cours de sa carrière, la scientifique a publié près de 230 articles. Elle est la deuxième femme française, après Marie Curie, et la cinquième dans le monde, à recevoir le prix Nobel de physique. Dans un hommage touchant, le président de l’Université de Bordeaux, Dean Lewis, a souligné son rôle inspirant pour les femmes qui demeurent sous-représentées dans les filières scientifiques.