Angoulême – Girondins de Bordeaux : « Donner aux gens l’envie de revenir nous voir » dit l’entraîneur charentais David Giguel
En poste depuis l’été 2021 à l’ACFC, « le club de N2 le plus structuré pour lequel il a travaillé », le Rouennais d’origine évoque son équipe, les Girondins, les ambitions et le match de samedi
Mardi soir, l’entraîneur d’Angoulême David Giguel était devant sa télévision. Pour superviser les Girondins, adversaire de son équipe ce samedi (14 heures) pour le 8e tour de Coupe de France qui affrontait Quevilly (3-2), mais aussi en supporter… bordelais. « Je suis un enfant du FC Rouen (club rival de QRM, NDLR). Malheureusement, j’ai vu Quevilly gagner. J’étais triste pour les Girondins et surtout le FCR. » Avec le club normand, où il a fait une grande partie de sa carrière de joueur en Ligue 2 et qu’il a entraîné trois saisons (de 2018 à 2021), l’ancien attaquant de 53 ans a déjà vécu deux confrontations à…Mardi soir, l’entraîneur d’Angoulême David Giguel était devant sa télévision. Pour superviser les Girondins, adversaire de son équipe ce samedi (14 heures) pour le 8e tour de Coupe de France qui affrontait Quevilly (3-2), mais aussi en supporter… bordelais. « Je suis un enfant du FC Rouen (club rival de QRM, NDLR). Malheureusement, j’ai vu Quevilly gagner. J’étais triste pour les Girondins et surtout le FCR. » Avec le club normand, où il a fait une grande partie de sa carrière de joueur en Ligue 2 et qu’il a entraîné trois saisons (de 2018 à 2021), l’ancien attaquant de 53 ans a déjà vécu deux confrontations à frisson en Coupe de France. « Comme joueur contre Marseille en 1993. On avait perdu 1-0 sur un penalty imaginaire. Quand on sait ce qu’il s’est passé après (affaire de corruption OM – VA), on peut avoir des regrets. Et comme coach, un 32e de finale contre Metz (succès 3-0 malgré trois divisions d’écart en janvier 2020) « , se souvient-il.
« Il faut d’abord se réjouir d’être là. Pour un club de N2, atteindre le 8e tour de Coupe de France n’est pas si simple, on a des étapes compliquées depuis le 4e tour. Il faut considérer que le boulot a été bien fait et profiter au maximum de ce moment, communier avec les gens qui seront présents. L’équipe de N2 a 0,01 chance sur 1000 de remporter ce genre de rencontres, mais il faut avoir aucun regret à la fin et se dire qu’on a donné tout ce qu’il fallait pour essayer. »
Se dit-on qu’il y a un coup à jouer quand on voit la spirale négative des Bordelais ?
Ce serait totalement manqué d’humilité de penser ça. On va jouer un monument du football français, un club au palmarès énorme. On y va avec nos valeurs, j’espère avec caractère et personnalité, avec notre vrai visage d’une équipe solidaire et conquérante. Mais de là à imaginer qu’on puisse renverser cette équipe, on en est loin.
Abordez-vous cette rencontre comme une autre de N2 ou avec un plan particulier ?
Mis à part le fait que le match se joue à 14 heures, on l’a préparé de la même façon. On a l’habitude d’étudier tous les adversaires. On a vu les points forts des Girondins, qui sont bien plus nombreux que leurs points faibles : ils ont beaucoup de qualités individuelles, capables de marquer contre n’importe qui. Ils ont frappé deux fois le poteau contre Troyes (0-1), deux fois à Quevilly… L’entraîneur est arrivé il y a peu de temps et on sait qu’il faut du temps pour mettre en place ses idées. On devra être vigilant mais on s’occupe surtout de nous, de réaliser un match qualitatif défensivement, offensivement, dans les transitions et sur les coups de pieds arrêtés pour qu’on puisse exister contre ce genre d’équipes. J’ai dit aux joueurs de surtout aborder avec de la sérénité et, tout en restant humble, avoir de la confiance et de l’ambition.
Comment qualifierez-vous le cru 2023-2024 de l’ACFC ?
Nous avons été en difficulté défensivement durant quatre matchs. On a fait des erreurs individuelles qui ont entraîné trop de buts pour moi. On a corrigé cela. Après, mon credo est d’avoir des joueurs qui montrent du caractère, qui amènent le public avec eux par leur générosité et leur esprit d’entreprise. Ce sont les caractéristiques de nos matchs.
L’absence sur blessure de votre défenseur central et capitaine Anthony Soubervie (39 ans, formé aux Girondins) explique-t-il le flottement défensif ?
Il était là quand on a commencé à avoir des difficultés. On a des défenseurs centraux de qualité. On a eu des périodes plus ou moins bonnes mais on a réussi à ne pas encaisser sur nos trois derniers matchs et Dieu sait que c’est important pour gagner. Il faudra s’inspirer de ces performances.
Vous êtes au club depuis l’été 2021. L’ACFC est-il à sa place au milieu de tableau de N2 ou vous sentez qu’il y a la possibilité d’aller en N1 ?
Il y a deux aspects. Le club est en train de se structurer : j’ai connu quelques clubs de N2 et c’est le plus structuré pour lequel j’ai travaillé. Les dirigeants qui sont à sa tête voient loin et essaient de se rapprocher de ce qui se fait de mieux au niveau national et aller au-dessus un jour. Et il y a le côté sportif avec le resserrement des championnats et toutes les descentes effectives depuis la saison dernière : les championnats sont très disputés, il est impossible de dire qui finira en tête et qui sera rétrogradé (une montée pour cinq descentes, du 10e au 14e). En N2, désormais, tous les clubs mettent en place des contrats qui permettent aux joueurs de ne faire que du foot, ce qui n’était pas le cas il y a 5-6 ans. J’ai fini ma carrière en CFA et beaucoup avaient des boulots à plein temps à côté. Cette évolution fait que les clubs s’entraînent plus et mieux et fait monter le niveau.
Pensez-vous pouvoir titiller la montée cette saison ?
Je ne pense pas qu’on soit encore prêt aujourd’hui. Même si le budget ne fait pas tout et que certains arrivent à monter avec des budgets inférieurs, on reste en dessous à ce niveau de 3-4 clubs de la poule qui visent ouvertement la montée. On appartient à la deuxième partie du wagon, ceux qui luttent entre la 3e-4e place et la lutte pour le maintien.
Ce match peut-il être un boost ou est-il un bonus dans votre saison ?
Bonus non car cela voudrait dire qu’on serait content quelque soit le résultat. C’est un match dont le contenu doit refléter l’image que l’on peut donner, pour que les gens présents au stade aient envie de revenir.