Bordeaux commémore aujourd’hui la rafle anti-juive du 10 janvier 1944, qui a été la dernière des quatre grandes rafles menées en Aquitaine par les Allemands depuis juillet 1942. Au total, 335 juifs ont été arrêtés lors de cette rafle et emprisonnés à la grande synagogue de Bordeaux, qui avait été transformée en prison. Ils ont ensuite été transférés au camp de Drancy, puis déportés vers Auschwitz. Parmi les personnes arrêtées lors de cette rafle, Boris Cyrulnik, devenu plus tard un célèbre neuropsychiatre, a réussi à s’échapper de la synagogue et a été sauvé.

La rafle du 10 janvier 1944 a été organisée par les Allemands en collaboration avec la police française. Les autorités françaises ont été chargées de rassembler les juifs et de les incarcérer à la caserne Boudet ou à la synagogue. La rafle a débuté à 21h05 et a entraîné l’arrestation de 228 juifs à Bordeaux, dont 135 à Bordeaux même, 12 à Arcachon et 81 dans le reste du département de la Gironde. D’autres arrestations ont également eu lieu à Pau et à Bayonne.

Les 335 juifs arrêtés lors de cette rafle ont été emprisonnés à la grande synagogue de Bordeaux. Parmi eux se trouvaient 50 enfants. Ils ont ensuite été transférés en train jusqu’à Austerlitz, puis ont été transportés en bus vers le camp de Drancy. Le 20 janvier 1944, ils ont été déportés vers le camp d’extermination d’Auschwitz dans le convoi numéro 66.

Parmi les personnes arrêtées lors de cette rafle, le jeune Boris Cyrulnik a été le seul à réussir à s’échapper de la synagogue. Il a réussi à se cacher sous le plafond des toilettes et à sortir une fois les Allemands partis avec les autres prisonniers. Une infirmière de la Croix-Rouge, Andrée Descoubès, l’a reconnu et l’a caché dans une camionnette, lui permettant d’échapper à la déportation. Boris Cyrulnik n’est revenu à Bordeaux que 40 ans plus tard, en 1985.

Certaines personnes ont également été sauvées grâce à diverses circonstances. Blanche Chauveau et sa sœur Josette Mélinon ont échappé à la déportation grâce à l’obédience catholique de leur père. Le Bordelais Michel Slitinsky a quant à lui réussi à s’enfuir lorsque les policiers sont venus arrêter sa famille. Il a ensuite rejoint la Résistance et lutté pour que les responsables français de la rafle soient traduits en justice.

Au total, environ 1 600 juifs ont été déportés depuis Bordeaux pendant la Seconde Guerre mondiale. Seul un petit nombre d’entre eux y a survécu. Aujourd’hui, Bordeaux commémore la mémoire de ces victimes et rend hommage à ceux qui ont pu échapper à la déportation.

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